Surtout connue pour son instabilité politique, ses nombreux coups d’états et ses épices, l’Union des Comores fait partie des pays vers lequel la diaspora envoie le plus d’argent (par rapport à la population). Entre 20 et 25% des comoriens d’origine (150.000 – 200.000 individus) vivent à l’étranger, dont 85.000-150.000 en France métropolitaine.
La diaspora envoie plus de US$ 36 millions aux Comores, auxquels s’ajoutent des biens matériels à hauteur de US$15-20 millions par an. Ainsi, l’envoi d’argent représentait en 2003 env. 12% du PIB comorien.
Autrefois, le Grand Mariage comorien, que chaque individu doit célébrer pour accéder à la citoyenneté sociale, était une raison majeure d’émigration. Cette tradition est extrêmement coûteuse et la plupart des couples économisent pendant des années pour pouvoir le faire. Aujourd’hui, on n’émigre plus pour le financer, mais on revient pour le célébrer. A tout prix. De nos jours, c’est grâce à la diaspora que survit cette tradition. En revenant célébrer ce mariage, elle célèbre également ses origines. Mais la saison des mariages qui a lieu pendant les vacances de la diaspora, cache à celle-ci d’autres réalités comoriennes, bien plus dures : celle de l’émigration vers Mayotte.
Colonisées en 1912 par la France, les Comores exprimèrent leur désir d’indépendance en 1974. La France accepta l’organisation d’un référendum d’autodétermination, mais décida de compter les résultats île par île. Seule Mayotte voulu rester dans le giron français. La promesse de la sécurité sociale, du RMI et d’un développement instantané firent pencher les mahorais pour l’annexion en 1975, alors que le reste de l’archipel déclara unilatéralement son indépendance. Malgré 21 résolutions des Nations Unies contre cette annexion, malgré la loi internationale qui demande à ce qu’une colonie accède à l’indépendance dans l’intégralité de son territoire, Mayotte devient en 2010 un département français d’outre mer.
La diaspora envoie plus de US$ 36 millions aux Comores, auxquels s’ajoutent des biens matériels à hauteur de US$15-20 millions par an. Ainsi, l’envoi d’argent représentait en 2003 env. 12% du PIB comorien.
Autrefois, le Grand Mariage comorien, que chaque individu doit célébrer pour accéder à la citoyenneté sociale, était une raison majeure d’émigration. Cette tradition est extrêmement coûteuse et la plupart des couples économisent pendant des années pour pouvoir le faire. Aujourd’hui, on n’émigre plus pour le financer, mais on revient pour le célébrer. A tout prix. De nos jours, c’est grâce à la diaspora que survit cette tradition. En revenant célébrer ce mariage, elle célèbre également ses origines. Mais la saison des mariages qui a lieu pendant les vacances de la diaspora, cache à celle-ci d’autres réalités comoriennes, bien plus dures : celle de l’émigration vers Mayotte.
Colonisées en 1912 par la France, les Comores exprimèrent leur désir d’indépendance en 1974. La France accepta l’organisation d’un référendum d’autodétermination, mais décida de compter les résultats île par île. Seule Mayotte voulu rester dans le giron français. La promesse de la sécurité sociale, du RMI et d’un développement instantané firent pencher les mahorais pour l’annexion en 1975, alors que le reste de l’archipel déclara unilatéralement son indépendance. Malgré 21 résolutions des Nations Unies contre cette annexion, malgré la loi internationale qui demande à ce qu’une colonie accède à l’indépendance dans l’intégralité de son territoire, Mayotte devient en 2010 un département français d’outre mer.
Les intérêts de la France pour Mayotte sont multiples. D’abord, sa présence dans l’Océan Indien lors de la Guerre Froide était stratégiquement intéressante. C’est à cette époque que fut également construit à Mayotte l’observatoire militaire des Badamiers.
Le trafic d’armes vers l’Afrique continentale, notamment celle de l’Apartheid fut une autre facette de la présence française à Mayotte, de même que le stationnement de mercenaires comme Bob Denard à Anjouan.
Hier plus qu’aujourd’hui, l’ylang ylang, la vanille ou le clou de girofle représentaient des biens d’exports non négligeables. Aujourd’hui, la pêche thonière au gros et le tourisme représentent de nouveau enjeux économiques.
Pour Anjouan, cela a bien sûr de nombreuses conséquences. L’instabilité de l’île a longtemps servi d’argument à la France pour convaincre Mayotte de rester françaises. De nombreux coups d’états aux Comores ont été soutenus par la France, comme par exemple celui contre Ahmed Abdallah, organisé par Bob Denard à peine un mois après l’indépendance. Le même Bob Denard le fera revenir au pouvoir par un autre coup d’état en 1978, avant de ne probablement participer à son assassinat en 1989. La présence française attire également tous les investisseurs et le tourisme, laissant Anjouan pratiquement sans source de revenus. Mais c’est surtout l’émigration clandestine qui pose problème. Alors que les quatre îles de l’archipel parlent une même langue, sont de même religion et culture, Mayotte devient inaccessible.
En 1995, la France a instauré un visa pour entrer à Mayotte qu’il est très difficile d’obtenir. Pourtant, les comoriens partent pour trouver du travail à Mayotte, se faire soigner ou simplement visiter des membres de leur famille. Donc ils tentent une traversée clandestine. Bilan : au moins 1000 morts par an. A Mayotte, les expulsions sont quotidiennes. Le taux d’expulsion est bien plus élevé qu’en métropole !
Même pour les mahorais, l’annexion à la France n’a pas engendré les bénéfices souhaités : l’économie mahoraise est renflouée en permanence par la métropole. Les commerces locaux qui se créent sont principalement tenus par des métropolitains, le taux de chômage et d’analphabétisme ne sont pas moins élevés que sur les autres îles. Mais rien ne peut empêcher un sentiment de particularisme au sein de la société mahoraise, qui, peu à peu, rejette les autres comoriens. Clandestins, ils se font exploités.